Un cycliste sans mécano, c’est comme aller à la guerre sans arme !

Reportage de Maude, la Mountain Queen

Pour faire suite à notre article de la semaine dernière sur une boutique de vélo. Cette semaine nous faisons place au métier de mécano. Que ferait la plupart des cyclistes sans celui-ci ? Qui prend soin de votre bébé quand celui-ci est malade ?

Nico 11 ans, bossait déjà dure sur son vélo. Obstiné et obséder à vouloir comprendre cette mécanique. Il pouvait parcourir à BMX l’île de Montréal au grand complet pour trouver des outils à rabais. Téléphoner dans toute les boutiques de vélo du bottin de Montréal pour régler une problématique. Avec le temps, il a réalisé que les mécanos consultés étaient dotés d’un immense capital de patience pour ce jeune boulimique de la mécanique vélo.

À 14 ans, il fait ses premiers pas dans le métier dans une boutique de location de bicyclettes dans le vieux port de Québec. En bon apprenti, il débute… par changer une centaine d’axes arrière de la flotte (depuis un
moyeu Shimano Acera n’a plus aucun secret pour lui !!!!!). Déjà à cette époque, il savait qu’il se dirigeait vers un travail manuel. En l’absence de véritables certifications pour devenir mécanicien vélo, il jette donc sa dévolue vers un DEP en Électromécanique. Mais à chaque été, il se retrouve dans une boutique vélo, ce qu’il appelle sa deuxième maison, à parfaire sa connaissance sur le sujet.

Autodidacte pas par choix, mais par obligation. Il devra suivre un chemin pas facile, mené par l’obstination du « vouloir savoir » et de ne pas devenir seulement un mécano, mais un excellent mécano. Au fil des années, il a vite réalisé que le niveau de connaissance variait énormément chez ses confrères de travail. À partir de ce constat naît le désir de transmettre ce savoir. Permettre à des jeunes de pouvoir y accéder, et du coup tenter d’uniformiser la pratique de ce métier pour en améliorer la qualité. Il est déterminé à faire une différence positive dans son milieu. Il veut participer à éliminer le stéréotype que le mécano est un job d’étudiant. Pour lui, ce job est une vocation, pas juste un « sideline », il se décrit comme un professionnel de la mécanique vélo.

Un cycliste devrait avoir 100% confiance à son mécano, par le fait même une fidélité et un lien communication devrait s’installer entre les deux. Lorsque le cycliste trouve son mécano, il devrait vouloir le « conserver ». Cette relation devrait être donnant – donnant, ce qui implique de l’encourager par tous les moyens. La plupart des cyclistes oublient leur mécano l’hiver et dès que le printemps fait fondre la neige et qu’ils réalisent du coup que leur vélo va mal, leur mécano se doit d’agir rapidement… c’est aussi pressant qu’un nouveau rein! Celui qui aime son mécano n’attend pas que la marmotte se pointe le nez pour s’assurer que sa monture sera prête lorsque la cigale chantera.

Maude : Alors, en tant que formateur ou maintenant comme chef d’atelier comment fais-tu pour reconnaitre le bon du mauvais grain !

Nico : Par un bon esprit d’analyse et beaucoup de méthode de travail. Plus jeune, je disais qu’il y avait deux types de mécaniciens: Le brillant et le méthodique :
Le Brillant: il défait n’importe quoi, analyse et le réassemble. Ça peut être long mais il va avoir compris exactement ce qu’il fait.
Le méthodique: Il défait dans l’ordre et réassemble dans l’ordre.
Ils risquent d’arriver aux mêmes résultats. Le meilleur mécano: Il est brillant ET méthodique.

J’ai peut-être la tête un peu enflée mais j’ai toujours possédé ces deux qualités.

Maude : Pour aider nos lecteurs, comment le cycliste fait pour reconnaitre un bon mécano?

Nico : Ouf !!! Spotter celui qui a mauvais caractère au fond de la pièce? Celui qui a davantage d’interaction avec sa roue entre les mains que d’habilitée à discuter avec les clients HAHHAHAHAHAHA
Sérieux je ne sais pas. Je me mets à la place des clients et je me dis que ça ne doit pas toujours être facile de faire confiance aveuglément. Par le manque d’interêt ou de compétence beaucoup d’erreur peuvent être réalisées. À titre de chef d’atelier, je travaille très fort à superviser les travaux qui sortent de la shop! Pour que les gens aient confiance en l’atelier plus qu’à un seul mécano. Ça devient donc un travaille d’équipe, pas juste un One Man Show. Parce qu’au printemps, je ne peux pas faire tous les vélos moi-même.

Maude : Mais un Mécano c’est comme tout le monde. Mon mécano a sûrement des rêves lui aussi ?

Nico : Je suis très fier d’être chef d’atelier. Je suis sur mon x. Mais comme tout le monde je rêve….
Probablement, pour faire suite à ce qu’on parlait plus tôt, d’être reconnu à ma juste valeur. De pouvoir continuer ce métier jusqu’à ce la santé me permettre de le faire. Un peu fou mais comme fantasme, je rêverais de participer à une émission ‘Pimp my ride’ comme nous voyons sur les voitures! Il manque ça à la télé! De façon plus concrète, je dirais des défis simples, de petites réussites. Le sentiment du travail bien accompli! J’adore le travail sur les roues, moyeux, roulements, brochage personnalisé. Sinon je suis en train de restaurer et mettre à mon goût un tandem des années 90’, inspiration café racer.

Maude : Pourquoi Ultime Vélo?

Nico : C’est une drôle de question qui se répond tout de même facilement. Il n’existe pas énormément de mécaniciens d’expériences et les propriétaires de boutique sont activement à leur recherche. Un des avantages que j’en retire c’est de travailler pour qui je veux ou presque et j’ai choisi cette boutique parce que le propriétaire partage les mêmes valeurs que moi. Il vise de servir de façon professionnelle dans un climat amical. Je sers les clients comme j’aimerais être servi et Ultime Vélo me laisse cette latitude. Et aussi parce que j’y ai rencontré des collègues talentueux.

Nico Le Mécano

Un gros merci à Nico de sa participation à notre hebdo. Il s’est prêté
au jeu du questions réponses avec franchise et sans chichi.

Ultime Vélo

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